"ILS" me SAOULENT !!! Et moi avec (mais au moins j'ai de bonnes raisons)

"Ils" me saoulent. Grave. Je bous (du verbe bouillir) et je patauge dans la boue pour m'empêcher de céder à mes automatismes de femme ayant grandi dans une société hétéropatriarcale.

Je suis en phase de putréfaction de la femme conciliante hétéro cis qui est en moi. J'EN PEUX PLUS !!

En ce moment dans mon cercle intime, je côtoie exclusivement des hommes cis hétérosexuels, et... ILS ME SORTENT PAR LES TROUS DE NEZ ... Putain ce que je reste polie.

Je polis les angles pour ne pas heurter la sensibilité, la susceptibilité de ces chers messieurs. Je prends des pincettes. Je suis dans une écoute active, toujours prête à donner mon avis, proposer des conseils, de potentielles solutions, décortiquer leurs questionnements existentiels avec eux, pour eux.

Mais le TEEEEEEMPS que j'y passe ma pauvre ! J'ai acheté une horloge récemment, avec une trotteuse. Je déteste ça, ça fait "tic, tac, tic tac...", sans relâche (à part si j'enlève la pile, le monde est pas si mal fait). À force de tic et de tac, peut être me suis-je rendu compte du temps que je perds à prendre soin de mes ... "amis" ? Tu auras noté que j'ai pas mis de "E", c'est pas parce qu'en grammaire le fucking masculin l'emporte. Non, j'ai (enfin) réalisé que c'est mon putain de temps qui part en fumée. Ma putain d'attention, ma putain de compassion que je donne, donne, donne, donne, donne, donne, donne. Avec... Que dalle en retour. QUE DALLE.

J'ai d'abord pensé que j'étais autocentrée, parce qu'après avoir écouté ces messieurs, du coup je me confiais aussi (et encore ça me demande un effort, j'ai peur de saoûler). Mais il y a ce petit truc... Un sentiment proche de la culpabilité, de trop en faire, de pas être légitime, de pas être objective...

Oui, parce que là je pense à des situations en particulier...

- Une agression sexuelle, que dis-je, un viol, que j'ai vécu passivement.

- Un ami qui me donne son avis sur mes travaux d’aménagement de ma salle de massage et qui est pas content quand je ne pense pas comme lui.

C'est déjà pas mal je trouve, non ?

Bon, il se trouve que j'ai partagé ces moments difficiles avec mon meilleur ami au téléphone. Alors, ne me demande pas pourquoi c'est le premier avec qui j'en ai parlé. Je crois que je ne préfère pas savoir... Je ne vais pas créer un suspense inutile sur la réaction du-dit meilleur ami : Vague. Relativisante : "J'étais pas là, donc j'ai pas tous les éléments, donc je peux pas vraiment me positionner".

Pour ce qui est du viol, j'étais trop mal après le coup de fil. Vraiment vraiment pas bien. Et puis j'ai eu ma chère Tendre Misandre au bout du fil, en urgence. ET LÀ ... Je me suis ENFIN sentie entendue, comprise, soutenue. J'ai pleuré à chaudes larmes. Rien, n'avait coulé de mes yeux depuis l’évènement, seulement cette impression de me sentir sale, coupable, qui me collait à la peau.

Pour ce qui est de l'aménagement de ma salle de massage, je ne trouve pas ça anecdotique du tout. Oui parce que j'ai failli écrire que ça pouvait paraître anecdotique.

Voilà mon premier échange avec un non ami (il s'appelle Vincent, il ne viendra jamais rien lire quoique ce soit sur ce blog de toute façon, même si je lui souhaite) : Moi "Quand je vais commencer à recevoir des gens que je ne connais pas, je vais installer des rideaux ou des paravents, parce que sinon les gens verront directement ma pièce de vie principale. Lui "Ha bon... " Moi "Bah oui, c'est mon lieu de vie, mon intimité..."

On était pas que tous les deux. Il y avait une copine, et un copain qu'on avait pas vu depuis longtemps. Eux... Ils entendaient mes besoin à priori.
Mais Vincent : reste fermé, rigide sur son positionnement, bien campé sur sa manière de voir les choses... "Je vois pas le problème" Du coup, je me remets en question (mon Dieu Marie Joseph vivement que ce genre de réactions de ma part s'en aille Inchalla !!).
Moi, après quelques minutes, étant quand même un peu froissée, mais me disant que je me suis peut-être mal exprimée (quelle conne), je ré-explique..... Et....
D'un balaiement de main : "Non mais c'est bon, laisse tomber !"

OUHA !

Alors voilà, puisque je n'ai pas réussi à conscientiser ni exprimer la chose sur le coup, je pose ça très gentiment ici :

MAIS T'ES QUI ESPÈCE DE GROS CONNARD POUR SAVOIR CE DONT J'AI BESOIN OU NON ????!!!

Ce charmant jeune homme a eu aussi des avis très tranchés sur la couleur de la peinture de ma salle de massage et de mon couloir. Pour faire bref, j'ai vraiment pas besoin de lui dans ma vie. Parce que la couleur de la peinture c'est quelque chose, mais ça vient tout entier en paquet cadeau tu vois.

Et pouuuuurtant.... Je l'écoute sur ses petits problèmes sentimentaux, ses doutes, son mal-être...

JE. L'ÉCOUTAIS.

Je m'arrête sur ce "point" là, cette "non amitié" entre moi et un homme. Mais il y en a trois autres.
En gros tout ceux que je côtoie.
Si je ne l'avais pas fait déjà dix fois, j'irais à la clinique psy, pour cette nouvelle souffrance : burnout de mecs cis hétéro.
Mais en vérité la dépression et l'anxiété c'est du pipi de chat à côté. Pour te dire à quel point ils sont misérables. La bonne nouvelle c'est que je me sens loin d'être impuissante pour faire façe à ça.
Je ne suis pas seule.

J'ai partagé aujourd'hui ce bord de vomissement avec ma chère Tendre Misandre. Et voilà ce qu'elle m'a répondu : "ça me fait trop rire de te voir aussi féministe que moi !" Haha ! Voilà, on y est !

Putain. Ça fait du bien de se sentir misandre.

Allez, en route pour ma déconstruction, gare à celui qui traverse la route ! (Mon psy est un mec, le seul mec qui m'écoute vraiment... C'est grâce à lui que je vais définitivement mettre de côté Monsieur Vincent. Mais je sens que lui aussi il va prendre cher à un moment où un autre héhé. C'est plus que certain.)

Prenez soin de vous.

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